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16 place Vendôme 

 

une recherche arts et sciences sur l'électrostimulation neuromusculaire

   

 un projet en partenariat avec la compagnie Dorsa Barlow 

 

 

16 place Vendôme est un projet d’expérimentation autant que de diffusion d’une recherche arts et sciences sur l’électrostimulation neuromusculaire initiée en 2016 par l’artiste Mael Le Mée, en collaboration scientifique avec Etienne Guillaud de la Plate-forme d’Analyses du Mouvement (PAM) de l’Institut de Neurosciences Cognitives et Intégratives d’Aquitaine (INCIA), en collaboration artistique avec le musicien-plasticien Michel Bananes Jr et la vidéaste Isabelle Solas ainsi qu’avec la participation du docteur Anne-Sophie Blanchet.

L’électrostimulation neuromusculaire consiste à envoyer de faibles courants électriques aux muscles et aux nerfs du corps humain par l’intermédiaire d’électrodes collées sur la peau, afin de provoquer des mouvements involontaires et/ou des sensations. Cette technique médicale est utilisée couramment en rééducation, en traitement des douleurs chroniques, en entraînement sportif ou en bien-être. Alors que les médias numériques s’adressent fondamentalement aux yeux et aux oreilles, il s’agit ici de détourner l’électrostimulation neuromusculaire afin de créer un média incarné, pour le corps entier, qui serait vecteur de mouvements, de sensations, de sens et d’émotions.

Impliquant nos propres corps comme sujets d’expérience, nous avons mis au point des dispositifs technologiques adaptés, une méthode d’investigation synesthésique, et effectué de nombreuses expérimentations. Comme percevoir de la musique dans sa peau, contrôler le bras d’une autre personne simplement en bougeant son bras à soi, littéralement parler dans la gorge de quelqu’un, ou incarner dans ses biceps les influx nerveux d’une grenouille en train de bondir, jusqu’à des ondes radioastronomiques captées par la sonde Voyager 1.

 

 

PROTOTYPE 2.0 

 

 

 

Aucun appareil commercial ne donnait, à notre connaissance, la possibilité de stimuler les muscles à partir de signaux électriques originaux, à part des électrostimulateurs de recherche d’un coût de 3 000 €. Or nous souhaitions pouvoir créer nos propres signaux. Nous avons donc mis au point nos propres électrostimulateurs, permettant d’envoyer aux muscles les formes d’ondes de notre choix, générées à partir de logiciels de création musicale et d’instruments électroacoustiques et analogiques, et transmissibles par les électrodes autocollantes du commerce.

C’est à partir de ce dispositif que nous avons pu éprouver puis valider notre hypothèse de « biomédia», en testant toutes sortes de formes d’ondes et de fréquences, et en évaluant leurs effets moteurs, sensibles et esthétiques.

  

 Nous avons constaté un effet de synesthésie très important quand on associe l’électrostimulation, l’audition du son correspondant au signal électrique incarné, et sa visualisation par un oscilloscope. Un effet d’autant plus augmenté quand la narration appropriée permet à l’utilisateur de comprendre autant que de ressentir les signaux qui lui sont transmis.

L’un des champs d’investigation les plus questionnant, par le biais de cette méthode, est la « prise de contrôle » du corps d’autrui, grâce à de simples électrodes cutanées. Nous avons ainsi créé un orchestre cyborg de percussions, dont les instrumentistes connectés, amateurs, avait pourtant un sens du rythme aussi parfait qu’automatisé.

Les possibilités ouvertes par l’électrostimulation envisagée comme un biomédia sont vastes et transdisciplinaires. Nécessitant un appareillage qui pourra à terme se réduire à un Smartphone, un boitier interface comme ceux que nous avons conçus, et une paire d’électrodes cutanées vendues en pharmacie, c’est un média débarrassé de l’écran ou du haut-parleur, qui agit directement à l’intérieur du corps, qui agit le corps même, jusqu’à pouvoir le mettre instantanément en mouvement, par des voies et des sensations sans équivalents naturels. S’il peut simuler certaines choses, il peut aussi produire beaucoup d’inconnu. S’il peut envoyer des informations dans le corps, il peut aussi lui faire produire des formes, comme les mouvements de tel membre induits par des électrodes placés sur tels muscles. Il n’est donc pas un média à sens unique, de l’émetteur vers le corps récepteur, mais il peut aussi transformer son récepteur en média à part entière, émetteur de mouvements perceptibles par lui-même et son entourage.

Ce projet est soutenu par L'Idex, la ville de Bordeaux et le CNC